Territoires et systèmes alimentaires

Le champ Territoires et systèmes alimentaires du CREMIS est animé par le Collectif en sécurité alimentaire du Réseau des villes et régions laboratoires du CREMIS. Le collectif met en dialogue des travaux et pratiques élaborés dans des contextes variés, à la fois dans différentes régions du Québec et en Alsace, Catalogne, Toscane et Wallonie-Bruxelles, avec des méthodologies et des objectifs spécifiques, pour s’inspirer mutuellement, identifier des brèches communes pour l’action et souligner la portée générale des enseignements issus des différentes approches (Berti, et al., 2017, Llobet et al., 2020, Régimbal, 2024). 

Nous qualifions les approches d’«alternatives», dans la mesure où elles ne traitent pas les personnes de manière réductrice (par exemple, comme des «bouches à nourrir»), mais dans leur globalité, c’est-à-dire en tenant compte des multiples dimensions de leur vie (Llobet et al. 2020, McAll, 2024). Une telle approche globale est pensée en lien avec ce que nous appelons les «cinq dimensions du bien-être» : le bien-être «matériel» (avoir des conditions matérielles de vie adéquates), le bien-être «relationnel» (être bien dans ces rapports avec autrui), le bien-être «corporel» (santé physique et mentale), le bien-être «décisionnel» (pouvoir prendre ses propres décisions), et le bien-être «temporel» (être bien dans ses temps de vie prenant la forme de routines et de rituels quotidiens). (McAll et al.,2014, Fournier et al., 2014, McAll, 2020). Cette approche globale est fondée sur la reconnaissance de la valeur égale de chaque être humain, ainsi que sur la réciprocité comme principe des échanges plutôt que la charité, le don ou la dépendance. 

Depuis 2015, les membres du collectif ont porté un regard sur l’expérience spécifique de différentes populations touchées par l’insécurité alimentaire : par exemple, l’expérience de mères seules avec enfants à charge (Barcelone, Mulhouse) (Llobet et al., 2020, Villet et al. 2020), de travailleurs et travailleuses pauvres (Toscane) (Berti et al., 2018, 2020, 2021), de familles immigrantes (Barcelone, Toscane), (Llobet et al., 2020, Berti et al., 2020), de personnes âgées (Montréal, Mulhouse) (Régimbal 2020, 2022, Villet et al., 2020), de personnes sans domicile (Montréal) (McAll 2019, 2020), et d’étudiant.e.s de niveau post-secondaire (Régimbal et al., (à paraître); Régimbal et al., 2025; Rouillard-Gagnon et al., 2025. Tous ces groupes – eux-mêmes diversifiés à l’interne – ont des caractéristiques et vivent des expériences et des rapports qui les distinguent des autres. 

Le foisonnement d’initiatives visant de nouveaux rapports à l’alimentation, initiatives associées à la production locale et bio-intensive sur de petites surfaces, à des circuits courts de distribution, à des pratiques collectives de distribution, de préparation et de consommation des aliments, peut favoriser la socialisation intergénérationnelle, le maintien de la santé physique et mentale, la sécurité alimentaire et, plus largement, le bien-être humain dans le rapport à la nature et aux terres et forêts nourricières. Elles peuvent aussi, dans certains cas, contribuer au renversement des rapports de pouvoir au sein des institutions et dans la société et permettre aux personnes de participer au développement d’un autre rapport au monde social et à la nature. Cet autre rapport est devenu essentiel à une époque où l’hégémonie du modèle alimentaire industriel produit des inégalités dans la production, la distribution et l’accessibilité des aliments, en plus de participer à la destruction des écosystèmes et à l’épuisement des sols. 

Les membres du collectif prennent en considération notamment les freins qui nuisent à la consolidation de ces pratiques alternatives ou, à l’inverse, les leviers qui soutiennent les acteurs dans la transformation ou la concrétisation de leurs projets. Sont examinés aussi le potentiel de ces pratiques à réinventer les rapports entre production, transformation, distribution, préparation et consommation, par exemple, à travers les forêts nourricières, la revitalisation rurale et urbaine, la concertation régionale, et les pratiques d’approvisionnement alimentaire développées en lien avec les institutions publiques – écoles, hôpitaux, centres d’hébergement (entre autres) – qui font appel en partie à la production locale effectuée dans le respect des conditions de travail et du bien-être des producteurs et productrices. 

Projets en cours

Comportements alimentaires et bien-être : l’expérience d’étudiant.e.s de niveau collégial.

François Régimbal (Cégep du Vieux Montréal), Éric Richard, (Cégep du Vieux-Montréal Montréal), Aude Fournier (Centre d’innovation sociale en agriculture, Cégep de Victoriaville)  

Ce projet explore les liens entre les inégalités sociales, les comportements alimentaires, le bien-être des étudiants et la réussite scolaire et éducative. Plus précisément, la recherche vise, dans un premier temps, à étudier le lien potentiel entre les habitudes alimentaires des cégépiens et le rapport des étudiants à leurs études. Dans un deuxième temps, la recherche vise à mettre en exergue les habitudes alimentaires de cette population et d’approfondir les liens avec les inégalités socioéconomiques. Dans un troisième temps, la recherche vise à mieux comprendre les effets de la transition entre le secondaire et le collégial sur le rapport des populations cégépiennes à leur alimentation. Enfin, nous nous intéressons au sens que cette population attribue à leurs habitudes alimentaires.  

Sécurité alimentaire des aîné·es au Québec : état des lieux, défis et perspectives », en partenariat avec la Fédération des centres d’action bénévole du Québec, la Cantine pour tous et le Regroupement des popotes roulantes  

Jean-Baptiste Leclercq, (chercheur d’établissement au CREMIS, professeur associé, sociologie, l’Université de Montréal), et Mélanie Doyon (professeure, géographie, Université du Québec à Montréal, et CRISES). 

Ce projet de recherche vise à brosser un portrait actualisé de l’insécurité alimentaire chez les aîné·es au Québec, en tenant compte des disparités régionales et des inégalités sociales. Il s’appuie sur une analyse statistique et une recension à l’échelle provinciale, ainsi qu’une enquête qualitative approfondie auprès des aîné·es et des intervenant·es clésissus des milieux communautaires, municipaux et du Réseau de la santé et des services sociaux. Le projet cherche à mieux comprendre l’offre actuelle de services alimentaires communautaires (popotes roulantes, banques alimentaires, cuisines collectives) et leur accessibilité, tout en identifiant les obstacles et les leviers à leur utilisation. En examinant les enjeux de concertation, de financement et de couverture territoriale, il vise à formuler des recommandations concrètes pour améliorer la disponibilité, la coordination et l’adaptation des services alimentaires destinés aux personnes âgées, notamment en valorisant les initiatives porteuses pouvant être étendues à d’autres régions.  

Crise sociale et dynamiques de participation en sécurité alimentaire à Barcelone et dans la zone métropolitaine  

Marta Llobet, Paula Duran, Araceli Muñoz, Eugenia Piola, et Claudia Rocío Magaña, de l’Équipe d’investigation en alimentation en contexte de vulnérabilité de l’École de travail social de l’Université de Barcelone,  

Nous travaillons avec les populations locales sur une diversité de pratiques «alternatives» barcelonaises qui comprennent les jardins sociaux ou communautaires, les ateliers de cuisine collective, les mouvements de souveraineté alimentaire, les coopératives d’économie sociale et solidaire et l’activisme gastronomique (Llobet et al., 2019a, 2019b, 2020). Elles conçoivent les pratiques alternatives en alimentation de manière holistique et complexe, liée à la dignité et au pouvoir de décision des sujets, à l’approche des droits, de l’autonomie et de la souveraineté alimentaire, et à la reconnaissance des capacités des personnes. Dans le cadre de leurs recherches, ces chercheures constatent une «déconnexion» entre les différents territoires de la ville, ce qui soulève l’importance de les connecter ensemble afin de développer une réponse coordonnée et unifiée. Mais le défi est de savoir comment le faire. Cette fragmentation entrave la compréhension, le dialogue et la capacité de rechercher des solutions communes aux situations d’inégalité qui existent. Comment alors rechercher des objectifs communs qui permettent de rapprocher les positions et de dialoguer sur une même réalité ? Comment construire collectivement ? 

Relocaliser les approvisionnements alimentaires des institutions : une démarche territorialisée dans la MRC d’Arthabaska  

Aude Fournier, professeure de sociologie, Cégep de Victoriaville; chercheure, Centre d’innovation sociale en agriculture (CISA), Cégep de Victoriaville).  

Un projet de recherche-action qui vise à développer une chaîne d’approvisionnement alimentaire plus humaine, en augmentant la part d’aliments locaux dans les institutions publiques et privées dans la Municipalité régionale de comté (MRC) d’Arthabaska. Ce projet comporte deux volets, soit l’accompagnement de quatre institutions de la MRC (un centre de la petite enfance, une école secondaire privée, un cégep et une résidence privée pour aînés) dans la fixation d’une cible d’approvisionnement de produits locaux et le déploiement d’une phase-test pour atteindre cette cible, et la co-construction d’une stratégie territoriale concertée pour lever collectivement les freins que soulève l’approvisionnement institutionnel en aliments locaux et imaginer des mécanismes innovants dans la chaîne d’approvisionnement. Répondant à la volonté politique du gouvernement du Québec d’accroître la part d’aliments locaux dans les menus institutionnels, ce projet va plus loin en soutenant les acteurs de l’approvisionnement institutionnel de différents secteurs dans la recherche de pistes d’action pérennes et structurantes à l’échelle territoriale. Cette recherche-action est confrontée aux conséquences des accords de libre-échange qui ont donné lieu à des chaînes d’approvisionnement mondialisées soumettant une portion des achats institutionnels à des contraintes légales, notamment dans le domaine de la santé où la majorité des achats sont réalisés dans le cadre de processus d’appels d’offres. Aude Fournier représente aussi le champ Territoires et systèmes alimentaires du CREMIS et le CISA sur le Comité de gouvernance d’un projet sur l’insécurité alimentaire dans les cégeps et les universités (Équiterre, FECQ, UEQ). 

Déploiement de la démarche « Plus d’ici dans nos cafétérias » dans la MRC Antoine-Labelle  

Aude Fournier, professeure de sociologie, Cégep de Victoriaville; chercheure, Centre d’innovation sociale en agriculture (CISA), Cégep de Victoriaville)  

Ce projet vise à élaborer une stratégie territoriale concertée afin d’améliorer l’offre d’aliments locaux dans les institutions publiques et privées de la MRC d’Antoine-Labelle dans les Hautes-Laurentides. L’expérience réalisée dans la MRC d’Arthabaska à travers le projet « Plus d’ici dans nos cafétérias » du Centre d’innovation sociale en agriculture (CISA) témoigne de l’intérêt d’adopter une approche territoriale afin de maximiser les retombées locales pour les institutions, l’économie locale et les mangeurs. C’est de ce processus de partage et de cocréation qu’émergent les solutions les plus pérennes.  

Accompagnement dans la mise en œuvre d’une démarche visant à accroître l’achat de produits laitiers biologiques par les institutions publiques québécoises  

Aude Fournier, professeure de sociologie, Cégep de Victoriaville; chercheure, Centre d’innovation sociale en agriculture (CISA), Cégep de Victoriaville).  

Depuis quelques années, le secteur du lait biologique fait face à une situation de surproduction. Les productrices et producteurs de lait biologique cherchent donc à diversifier leurs débouchés en tirant parti de l’engouement croissant pour les produits québécois, particulièrement stimulé par la Stratégie nationale d’achat d’aliments québécois (SNAAQ). Conduit dans une approche de coconstruction, le projet vise à mobiliser les acteurs clés de l’approvisionnement institutionnel québécois afin de déterminer et de mettre en œuvre des actions stratégiques sectorielles afin d’augmenter de manière significative la part des produits laitiers biologiques québécois dans le marché institutionnel. Plus précisément, le projet permettra de cerner les enjeux et les opportunités liés à l’approvisionnement en produits laitiers biologiques par les institutions, d’identifier et d’activer les principaux leviers stratégiques, et de développer un outil de sensibilisation destiné aux services alimentaires institutionnels. Ce projet sera suivi d’une phase 2 en élaboration, qui visera à expérimenter des mécanismes concrets pour favoriser l’acquisition de produits laitiers biologiques à travers l’accompagnement d’une cohorte d’institutions publiques. 

Forêts nourricières en zone périurbaine : enjeux de participation et de gouvernance 

Sara Teitelbaum, (professeure, sociologie, Université de Montréal) 

Ce projet de recherche examine les dynamiques sociales dans une région peu étudiée du paysage canadien, à savoir les forêts situées en périphérie urbaine, également appelées forêts d’interface). Bien que ces régions soient historiquement liées à l’exploitation des ressources naturelles et continuent de forger une partie de leur identité économique et culturelle sur cette base, les transformations socioéconomiques et démographiques, notamment liées à la migration des populations urbaines vers les milieux ruraux, exercent une forte pression en faveur d’usages alternatifs de la forêt. Ce projet se concentre sur le développement de dispositifs de gouvernance capables de concilier des valeurs divergentes. Il vise également à explorer de modèles alternatifs de développement forestier, tels que les fiducies forestières, les forêts nourricières et les forêts communautaires. 

Les travailleurs étrangers viticoles en Toscane : enjeux socio-identitaires et revitalisation rurale 

Fabio Berti, professeur de sociologie, Université de Sienne. 

Le recours aux travailleurs migrants en agriculture, souvent temporaire et parfois non déclaré, est en pleine croissance partout en Europe et en Amérique du Nord (y compris au Québec) et fait partie intégrée du système alimentaire dominant fondé sur la recherche des plus bas prix et le nivellement vers le bas des conditions de travail et des salaires. La recherche en cours relie le thème de l’insécurité alimentaire et celui de l’exploitation du travail dans l’agriculture, avec la conviction que les réponses doivent être «systémiques» et non circonscrites à des domaines spécifiques, pour sortir de la logique des «bouches à nourrir» et prendre à cœur le bien-être des personnes. En effet, il est difficile de résoudre le problème de la pauvreté alimentaire lorsque les travailleurs engagés dans l’agriculture reçoivent des salaires de misère et, inversement, il est peu probable que le secteur agricole puisse apporter des réponses convaincantes s’il fonctionne grâce à l’exploitation de travailleurs et travailleuses à statut précaire. 

L’accès à l’alimentation en Wallonie-Bruxelles : co-construction des savoirs et des actions 

Lotte Damhuis, Flavie Leclair et Déborah Myaux, (Fédération des services sociaux de Bruxelles). 

Nous nous consacrons principalement à la création de liens inédits entre la recherche, les populations vivant elles-mêmes de l’insécurité alimentaire avec leurs savoirs et expériences diversifiés, les acteurs associatifs ou communautaires engagés dans le développement de pratiques alternatives et les producteurs agricoles et instances politiques locales et régionales soucieuses de sortir des modèles dominants (Damhuis, 2019, Damhuis et al., 2020, Myaux et al., 2016, Myaux, 2019, Rousseau, et al., 2019). Nous expérimentons différentes modalités de participation, d’échange et de co-construction de connaissances, afin de mieux connaître (et de faire connaître) les réalités de ces populations, cela dans une optique de «démocratie alimentaire» à travers des activités mixtes de partage, de dialogue et de délibération. L’équipe développe actuellement un projet interrégional pour mettre en place de nouvelles activités dans et autour de la région de Charleroi, un ancien bassin minier, aujourd’hui très précarisé, avec une population importante issue de l’immigration, notamment l’immigration italienne de l’après-guerre. 

Conseils de politique alimentaire et transformations sociales en région trinationale du Rhin supérieur 

Cyril Villet,(maître de conférences, Université de la Haute Alsace).  

Une étude comparative sur quatre conseils de politique alimentaire (CPA) de la région trinationale du Rhin supérieur, à savoir Freiburg en Allemagne, Basel en Suisse et Mulhouse et Strasbourg, en France. Les CPA – d’implantation récente en Europe, mais présents aux États-Unis depuis 40 ans sous le nom de Food Policy Councils – visent la transformation des systèmes alimentaires actuels en systèmes alimentaires durables. Dans quelle mesure ces conseils de politique alimentaire contribuent-ils à l’amélioration de la qualité de vie des citoyens et à la transformation durable des systèmes alimentaires? Les démarches de CPA sont-elles conformes aux principes de la démocratie alimentaire et de la bonne gouvernance ? 

Organisation communautaire et sécurité alimentaire 

Jean-Baptiste Leclercq, (chercheur au CREMIS et professeur associé au Département de sociologie de l’Université de Montréal).  

Dans le cadre d’un dossier web du CREMIS consacré plus largement aux pratiques d’organisation communautaire, Jean-Baptiste Leclercq et Nathalia Guevara Jaramillo, organisatrice communautaire au CCSMTL, proposent une analyse des interventions en sécurité alimentaire et de leurs effets sur la réduction des inégalités sociales. Cette production prolonge et actualise les réflexions amorcées dans une recherche antérieure publiée dans la revue Anthropology of Food (Leclercq et al., 2020). Elle s’appuie sur des récits de pratique co-rédigés avec des OC du CCSMTL, actualisés pour refléter les réalités du contexte postpandémique, et met en lumière six rôles clés : mobilisation collective, accompagnement des organismes, documentation des besoins, partage de savoirs, défense des groupes marginalisés et préservation de la mémoire des milieux. En complément des récits, le dossier comprend une capsule vidéo qui illustre concrètement le travail des OC à travers le soutien apporté à une banque alimentaire. Cette production audiovisuelle donne à voir les réalités du terrain et les dynamiques d’intervention communautaire, tout en incarnant les enjeux soulevés dans l’analyse. Positionné.es à l’interface entre les institutions publiques et le milieu communautaire, les OC facilitent l’arrimage entre logiques institutionnelles et initiatives locales, qu’elles soient plus traditionnelles ou alternatives. Leur action contribue également à atténuer certains rapports de pouvoir au sein des dispositifs d’aide alimentaire. Face à la précarisation du secteur, aux tensions liées au financement et à la pression croissante de l’urgence alimentaire, les OC peuvent déployer des pratiques créatives et solidaires (agriculture urbaine, épiceries communautaires, cuisines collectives, groupes d’achat, etc.) qui proposent des alternatives locales à l’approche assistancielle. L’analyse éclaire les transformations de l’État social, traversé par des dynamiques de décentralisation, d’externalisation et des logiques philanthropiques. Loin d’un modèle centré uniquement sur l’action publique, l’État social apparaît comme un réseau d’interdépendances entre acteurs publics, communautaires et privés, dans lequel les OC jouent un rôle d’interface et de transformation sociale. 

Repenser l’intelligence humaine : une série d’ateliers au CREMIS pour développer une conception ouverte de l’intelligence humaine, fondée sur la multidimensionnalité des personnes et de leurs expériences de vie, ainsi que sur leurs capacités et compétences 

Christopher McAll (professeur retraité, sociologie, Université de Montréal) et Guillaume Ouellet, (chercheur au CREMIS et professeur associé, travail social, Université du Québec à Montréal). 

En lien avec ces ateliers et le champ Territoires et systèmes alimentaires, Christopher McAll travaille sur les rapports entre une conception ouverte de l’intelligence humaine et la transformation/restauration des rapports avec la nature, dont le travail collectif voué à la production de la vie et la transformation des matières premières dans le respect de l’environnement. Ce travail s’effectue dans un cadre historique où l’instrumentalisation de la nature, des corps et de l’intelligence humaine sont au cœur de l’enrichissement de groupes dominants à travers les époques, et où tout projet alternatif exige la transformation de ces rapports. Dans le contexte actuel, il s’agit d’identifier et de documenter les actions transformatrices ou restauratrices fondées sur une conception ouverte et égalitaire de l’intelligence humaine et sur les cinq dimensions du bien-être définies plus haut, ainsi que sur la possibilité de généraliser ces actions. L’histoire de la thérapie par l’horticulture, l’agriculture et l’élevage des animaux en milieu asilaire – une approche thérapeutique qui renaît actuellement de ses cendres – en est un exemple de la puissance restauratrice d’un rapport à la nature repensé, tout comme le rapport à la forêt et aux terres nourricières chez les peuples autochtones, et la reconnaissance et mise en valeur des savoirs traditionnels en botanie, agroforesterie et la connaissance des sols. 

Responsables du champ Territoires et systèmes alimentaires  

François Régimbal

Professeur de sociologie au Cégep du Vieux Montréal 

Sara Teitelbaum

Professeure agrégée, sociologie, Université de Montréal

 Aude Fournier

Enseignante en sociologie au Cégep de Victoriaville, enseignante-chercheuse au Centre d’innovation sociale en agriculture

Christopher McAll

Professeur titulaire,  Département de sociologie, Université de Montréal

Références 

Berti, Fabio, Paula Duran, Aude Fournier, Marta Llobet, Claudia Rocio Magaña, Chantal Mazaeff, Christopher McAll, Déborah Myaux, Manuella Ngnafeu, Manuel Peñafiel, François Régimbal, Serge-Olivier Rondeau, Alexia Serré, François Soucisse, Cyril Villet, 2017, «Pour une approche globale et solidaire en sécurité alimentaire», (Collectif en sécurité alimentaire du Réseau des villes et régions laboratoires du CREMIS), Revue du CREMIS, 10(1), p.44-49. 

Berti F., Bilotti A., Valzania A., 2018, «Povertà alimentare: una fotografia del fenomeno in Regione Toscana», in Le povertà in Toscana,https://www.regione.toscana.it/documents 

Berti, Fabio, 2019, “Coopératives communautaires italiennes : Le «Welfare rural» et la renaissance des campagnes», Revue du CREMIS, 11(1), p.11-16. 

Berti, Fabio and Andrea Valzania, 2020, «Food poverty in Tuscany: local public policies and (good) practices», Anthropology of Food, S15. 

Berti, F., Bilotti, A., & Valzania, A. 2021. «La povertà alimentare in Toscana. Strumenti di contrasto e possibili ricadute sul benessere e la salute delle persone». SALUTE E SOCIETÀ(2), 169-183.  

Berti F., D’Angelo A. 2022. «Relaunch of Italy’s Inner Areas and Community Cooperatives. The – failed – Case of Gerfalco». Journal of Rural and Community Development, 17(2). 

Damhuis, Lotte, 2019, «L’aide alimentaire dans le paysage de l’action sociale : Regards des travailleurs de terrain», dans Myaux, Déborah, (sous la direction de),  Aide alimentaire : les protections sociales en jeu, Louvain-La-Neuve : Academia-L’Harmattan, p.115-142. 

Damhuis, Lotte, Alexia Serré & Matthias Rosenzweig, 2020, «Concrétiser l’ambition démocratique de l’alimentation durable ? », Anthropology of Food, S15. 

Fournier, Aude, 2011, Se sentir vivant » : Le regard d’aînés et d’auxiliaires familiaux et sociaux sur le soutien à domicile en contexte d’inégalités sociales, Sociologie, Université de Montréal, Mémoire de maîtrise. 

Fournier, Aude, Baptiste Godrie, Christopher McAll, 2014, Vivre et survivre à domicile: le bien-être en cinq dimensions, Rapport de recherche, Montréal, CREMIS. (www.cremis.ca). 

Godrie, Baptiste & Aude Bandini, 2020, «Ce que l’ignorance nous apprend», Anthropology of Food, S15. 

Leclercq, Jean-Baptiste , Anne-Marie Ouimet, Renée-Ève Dionne, Hélène Felteau, Élise Solomon, François Soucisse, Catherine St-Germain, Martine Thériault & Sophie Coulombe, 2020, «L’organisation communautaire comme réponse collective aux enjeux de l’insécurité alimentaire au Québec», Anthropology of Food, S15. 

Llobet, M.; Duran, P.; Magaña, C.R.; Muñoz, A., 2019a, «Alimentación y crisis en Barcelona: precarización, estrategias de afrontamiento y sus respuestas», in Llobet, M.; Duran, P.; Magaña, C.R.; Muñoz, A.  (Re)pensando los retos alimentarios desde las ciencias sociales, Barcelona: Editorial UOC, p.77-100  

Llobet, M.; Duran, P.; Magaña, C.R.; Muñoz, A., 2019b, «Respuestas, prácticas y modelos de intervención en trabajo social: (re)pensando entre todos los actores la ayuda alimentaria en Barcelona». in El Trabajo Social en un Mundo en Transformación, 1, Valencia: Ed. Tirant lo Blanch, p.317- 352 ISBN 9788417973520 

Llobet, Marta, Paula Durán Monfort, Claudia Rocío Magaña González, Araceli Muñoz García and Eugenia Piola Simioli, 2020, «Précarisation alimentaire et bien-être : réponses et pratiques pour lutter contre l’insécurité alimentaire à Barcelone», Anthropology of Food, S15. 

McAll, Christopher, 2017, «Des brèches dans le mur: inégalités sociales, sociologie et savoirs d’expérience» Sociologie et sociétés, 49(1). 

McAll, Christopher, 2019, «Apparaître au monde : effets de l’expérimentation Housing First à Montréal après 48 mois», Vie Sociale, 23-24. 

McAll, Christopher, 2019, Compte rendu de : Retière, Jean-Noël et Jean-Pierre Crom, La solidarité en miettes : socio-histoire de l’aide alimentaire des années 1930 à nos jours, Revue française de sociologie, 60(1), 159-161. 

McAll, Christopher, 2020, «Bringing equality down to earth: food, identity reduction and the five dimensions of well-being», Anthropology of Food, S15. 

McAll, Christopher, 2024, «Produire l’égalité: La Revue du CREMIS entre critique sociale et créativité citoyenne», Revue du CREMIS, 15(1). 

McAll, Christopher, Aude Fournier, Baptiste Godrie, 2014, «Vivre et survivre à domicile: le bien-être en cinq dimensions» Revue du CREMIS, 7(2), 2014, p. 4-8. 

McAll, Christopher, Cécile Van de Velde, René Charest, Federico Roncarolo, Geneviève McClure, Sophie Dupéré, François Régimbal, Pierre-Luc Lupien, 2015, «Inégalités sociales et insécurité alimentaire: réduction identitaire et approche globale», Revue du CREMIS, 8(2), p.28-34. 

Myaux, Déborah, 2019, «L’aide alimentaire : un état des lieux», dans Myaux, Déborah, (sous la direction de),  Aide alimentaire : les protections sociales en jeu, Louvain-La-Neuve : Academia-L’Harmattan, p.17-52. 

Myaux, Déborah, (sous la direction de), 2019, Aide alimentaire : les protections sociales en jeu, Louvain-La-Neuve : Academia-L’Harmattan. 

Myaux, Deborah, Alexia Serré, Hugues-Olivier Hubert, Justine Vleminckx, 2016, «Recherche-action participative et accès à l’alimentation durable : Des terrains bruxellois au sol fécond», Revue du CREMIS, 9(1), p.10-18. 

Régimbal, F., Richard, É., Fournier, A. (à paraître), «Le bien-être et les comportements alimentaires des jeunes Québécoises et Québécois inscrits au cégep». Revue Jeune et société. 

Régimbal, F., Richard, É., Fournier, A. (2025). Le partage de nourriture comme « langage d’affection ». Revue du CREMIS, 16(1), 45-51. 

Régimbal, François, 2020, «À part entière : alimentation et bien-être chez des personnes âgées à Montréal fréquentant des organismes d’aide alimentaire», Anthropology of Food, S15. 

Régimbal, François, 2022, Faire partie du « monde » : une sociologie des rituels alimentaires. Le cas de personnes participant à des organismes d’aide alimentaire à Montréal, Sociologie, Université de Montréal, Thèse de doctorat. 

Régimbal, François, Caroline Lao Se Mai, Corrine Roy, Anne David, Élie Lalonde, Charles Vary, 2016, «Se réapproprier la chaîne alimentaire : Du jardin à la cuisine, en passant par le marché», Revue du CREMIS, 9(2), p.4-8. 

Richard, É., Régimbal, F. (Accepté). L’insécurité alimentaire chez les cégépiens. Revue Canadienne d’enseignement supérieur. 

Rouillard Gagnon, É., Richard, É., Régimbal, F., Fournier, A. (2025). Parlons un peu d’alimentation ! Pédagogie collégiale, 38(3). 

Rousseau, Catherine et Lotte Damhuis, 2019, «Accès à une alimentation de qualité pour tous : promesses et limites de l’alimentation durable», dans Myaux, Déborah, (sous la direction de),  Aide alimentaire : les protections sociales en jeu, Louvain-La-Neuve : Academia-L’Harmattan, p.175-200.  

Teitelbaum, Sara. 2016. Community forestry : Lessons from policy and practice. UBC Press, Vancouver, B.C. 416p. 

Teitelbaum, Sara, Asselin, Hugo, Bissonnette, Jean-François, Blouin, Denis. 2023. «Governance in the Boreal forest: What role for local and Indigenous communities». Dans Boreal Forests in the Face of Climate Change: Sustainable Management. Springer International Publishing., Burlington, MA. 

Teitelbaum, S., Montpetit, A., Bissonnette, J.-F., Chion, C., Chiasson, G., Doyon, F., Dupras, J., Fortin, M-J, Leclerc, E., St-Amour, C., Tardif, J. 2019. Studying resource-dependent communities through a social-ecological lens? Examining complementarity with existing research traditions in Canada. Society and Natural Resources 32, 1: 93-112. 

Teitelbaum, S., Wyatt, S. and Bullock, R. 2019. Indigenous peoples and collaborative forest governance in northern forests: Examining changes in policies, institutions and communities. Introduction: Special issue. Canadian Journal of Forest Research. 49: v-viii. 

Teitelbaum, Sara. 2015. Le respect des droits des peuples autochtones dans le domaine de la gestion forestière au Québec: Quelle évolution (1960-2014)? Recherches sociographiques, 56(2-3) : 299-323. 

Villet, Cyril & Manuella Ngnafeu, 2020, «Se positionner aux côtés des personnes» , Anthropology of Food, S15. 

Villet C & Mainhagu S., (à paraître), Les réseaux de traducteurs de l’enjeu social dans les stratégies alimentaires territoriales :  le cas de Projets alimentaires territoriaux (PAT) de la région Grand-Est, Presses Universitaires de Reims. 

Villet C., Michel, S & Flipo D., (à paraître),  Le Projet alimentaire territorial (PAT), un projet de démocratie alimentaire à l’épreuve de la participation citoyenne : étude comparative au sein de la région Grand Est, Margetic C. & Bonnefoy S. (dir.), Presses Universitaires de Rennes. 

Villet C. et al., 2022: Opportunities and Challenges of Food Policy Councils in Pursuit of Food System Sustainability and Food Democracy -A Comparative Case Study from the Upper-Rhine Region, Frontiers in Sustainable Food Systems, volume 6  https://doi.org/10.3389/fsufs.2022.916178