Survol de la littérature pour y voir un peu plus clair : un travail issu d’un exercice d’arrimage entre les besoins d’un milieu de pratique et la recherche
À qui s’adresse ce rapport?
-À toute personne œuvrant dans le domaine de la prévention et du traitement des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS)
-Aux intervenants, gestionnaires, stagiaires ou toute personne ayant un intérêt pour l’approche de réduction des méfaits
Pourquoi ce rapport?
Il s’agit d’une recension des écrits scientifiques permettant d’apporter des éléments de réponse aux questions suivantes :
- Pourquoi observe-t-on une sous-utilisation des salles de consommation supervisée (SCS) par les femmes ou les personnes s’identifiant comme telle?
- Dans quelle mesure faut-il adapter les SCS pour les rendre plus accessibles aux femmes, et, si oui, de quelle manière?
- Comment répondre aux besoins et préoccupations des personnes – professionnelles et bénévoles – qui œuvrent dans ces services, notamment dans l’optique de favoriser un environnement de travail où l’on se sente bien et où l’on souhaite rester?
La recension des écrits concernant la faible fréquentation par les femmes permet de formuler les pistes explicatives suivantes :
- Des craintes de représailles si on les identifiait ou les signalait;
- Des craintes d’être victimes d’intimidation ou d’agression par d’autres personnes utilisant les services;
- En raison des pressions exercées par un conjoint, un partenaire ou un proxénète afin que celle-ci ne fréquente pas les services.
Plusieurs pistes de solutions visant à favoriser à fréquentation des femmes sont proposées dans les écrits recensés, soit
- La création ou la mise à disposition d’espaces de consommation exclusivement réservées aux femmes,
- L’embauche de paires-aidantes
- La présence de politiques strictes de prévention de la violence et du harcèlement
- Une amélioration de l’accessibilité en cohérence avec les besoins des utilisatrices (ex : horaire de nuit et de matin pour les travailleuses du sexe)
- Une offre des services globale et cohérente avec les besoins des femmes (ex. injections assistées, service de soutien à la parentalité, prévention de la violence faite aux femmes).
Finalement, la mise en place de mesures de soutien psychologique, ainsi qu’une offre de perfectionnement permettant de mieux gérer les situations à défis pourraient constituer des stratégies susceptibles de répondre aux besoins du personnel des SCS.