Depuis des décennies, les groupes de femmes en situation de handicap le dénoncent : le phénomène de la violence conjugale à leur endroit passe sous le radar. Les taux élevés et les formes de violences vécues, ainsi que leurs besoins spécifiques en soutien et accompagnement, demeurent très peu pris en compte dans les politiques et plans d’action de nos institutions publiques. À travers leurs organisations, les femmes ont interpellé des chercheuses et ont exigé d’être mises au centre de la recherche de solutions et de l’identification d’actions concrètes à déployer. Une analyse plus approfondie a porté sur la mise en accessibilité des pratiques et de l’environnement des maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale, ainsi que sur la question du recours à une interprète formée en langue des signes québécoise, en contexte d’intervention policière. Les deux capsules présentées ci-dessous, destinées respectivement aux intervenantes des maisons d’aide et d’hébergement et aux corps policiers du Québec, visent à faire entendre la voix des femmes et à promouvoir des pratiques plus équitables à leur endroit.
Femmes, handicap et violence conjugale : pratiques inclusives en maison d’hébergement
La majorité des maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale du Québec ne sont pas suffisamment adaptées aux besoins des femmes en situation de handicap et doivent en refuser (par exemple, les femmes utilisatrices de fauteuil roulant). Ces dernières ne trouvent souvent pas de réponse à leur demande d’hébergement ou encore se font référer à des maisons éloignées de leur réseau de soutien. Pourtant, le taux de violence à leur endroit est plus élevé que chez les autres femmes. Cette capsule rassemble des définitions de concepts, des témoignages issus de la recherche et des statistiques qui témoignent du besoin de rendre plus inclusifs ces refuges essentiels.
Cette capsule a été co-produite par :
L’Institut National pour l’Équité, l’Égalité et l’Inclusion des Personnes en Situation de Handicap (INÉÉI-PSH), l’Université de Montréal (UdeM), l’Université du Québec à Chicoutimi et le Laboratoire d’innovation en communication scientifique (LICS) du Cegep de Jonquière.
En collaboration avec :
Le Centre de recherche de Montréal sur les inégalités sociales, les discriminations et les pratiques alternatives de citoyenneté
Le Centre de recherche interdisciplinaire en réadaptation du Montréal métropolitain
L’École de santé publique de l’Université de Montréal
Le Centre de recherche en santé publique
Le Centre de Recherches Appliquées et Interdisciplinaires sur les Violences intimes, familiales et structurelles
* Voir le générique de la capsule pour connaître l’ensemble des organismes et institutions partenaires ainsi que les personnes collaboratrices au projet. *
Défis structurels, solutions intersectorielles : le cas de la femme sourde
Les femmes sourdes sont près de deux fois plus à risque que les femmes entendantes de vivre de la violence conjugale. Leur parcours de sortie de violence est jonché d’obstacles et défis particuliers, notamment liés à la communication et à la demande d’aide. Si cette demande d’aide peut constituer le point de départ d’une émancipation, elle peut aussi marquer le début d’une victimisation structurelle considérable – en particulier en contexte de judiciarisation – d’où l’importance qu’elle se déploie en collaboration avec une interprète professionnelle formée en LSQ. Bien qu’elle cible spécifiquement l’intervention policière auprès de la femme sourde, les enjeux de justice et de solidarité sociales abordés pourront intéresser plus largement les acteurs et actrices de la première ligne interpelé·es par la problématique de violence conjugale en contexte de handicap.
Cette capsule a été co-produite par:
La Maison des Femmes Sourdes de Montréal (MFSM), le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), le Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ), le Centre de recherche de Montréal sur les inégalités sociales, les discriminations et les pratiques alternatives de citoyenneté (CREMIS) et l’Université de Montréal (UdeM).
En collaboration avec :
L’organisme Interprétations signes et paroles
La Ville de Montréal
La Table de concertation en violence conjugale de Montréal
Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal
* Voir le générique de la capsule pour connaître l’ensemble des organismes et institutions partenaires ainsi que les personnes collaboratrices au projet. *