Cultiver la ténacité et la patience dans une intervention qui s’inscrit dans le moyen et long terme

Il ne faut pas s’étonner que des personnes qui ont préalablement vécu de mauvaises expériences avec les services soient méfiantes. Quand l’intervention n’avance pas, que le lien n’est pas favorable, que la personne n’est pas engagée vers son mieux-être, les intervenantEs doivent miser sur la continuité et faire preuve de souplesse.

Par exemple, ça peut vouloir dire…

  • Dans certaines situations les personnes ne désirent rien et il est particulièrement difficile de susciter une motivation ou de l’ambivalence. Se permettre « l’informel structuré », le « small talk » finit par porter ses fruits dans la construction d’une relation de confiance auprès de personnes méfiantes.
  • La souplesse signifie parfois de laisser tomber les démarches, d’être tout simplement à l’écoute et d’offrir à la personne son moment à elle. Aller prendre un café, garder espoir, même si ça prend des mois; se rappeler comme intervenantE qu’il est difficile et insécurisant de changer.
  • La création du lien avec une personne très isolée, très méfiante constitue déjà un grand pas.
  • Garder espoir, voir en quoi la vie de la personne est mieux qu’elle ne le fût.
  • La maîtrise de l’entretien motivationnel est centrale pour faire des pas concrets vers un changement.
  • Si la personne ne veut pas de suivi, les possibilités comme intervenantEs sont limitées. Rester là, sans insister et en continuant de lui refléter qu’elle mérite mieux, que l’équipe sera là lorsqu’elle souhaitera apporter du changement dans sa vie.

Pour en savoir plus, consultez les récits de pratiques, et notamment

Le défi de la construction du lien et sa fragilité
« Cette approche centrée sur le lien s’avère confrontante pour d’autres intervenants habitués à intervenir dans une logique de résolution de problème. »
Équipe itinérance, CSSS-IUGS de Sherbrooke

Accompagner la sortie de la rue d’un homme psychotique dont on ne connaît ni l’identité, ni l’histoire
« Nous avons continué de le visiter sous sur arbre pendant des mois sans connaître son nom.»
Projet Chez soi à Montréal
 Équipe de suivi intensif dans le milieu (SIM), CSSS Jeanne-Mance

La venue d’un nouveau-né :offrir des moyens et suivre le défilé
« Tous les intervenants ont probablement souhaité qu’ils aient la garde de leur enfant.L’élastique a été étiré au maximum, y compris par la DPJ. » Projet Chez soi à Montréal
 Équipe de suivi intensif dans le milieu (SIM), CSSS Jeanne-Mance

Accompagner sans succomber à l’urgence. Quand l’intervention consiste à attendre le moment propice au rétablissement
« L’important dans l’intervention est de nourrir le rêve, l’espoir, tout ce qui est lié à l’estime de soi et de ne pas arroser l’impuissance, acquise avec le temps. »
Projet Chez soi à Montréal
 Équipe de suivi à intensité variable (SIV), Diogène