Savoirs et participation citoyenne

Par qui et par quels mécanismes les savoirs sont-ils mobilisés, produits, reconnus, validés ou encore mis de côté et discrédités? Quels sont les rapports sociaux égalitaires et inégalitaires en jeu dans ces les processus de reconnaissance, production et mobilisation des différents savoirs? Comment produire de nouvelles écologies des savoirs qui favorisent la réduction des inégalités sociales?

Les recherches menées au CREMIS s’appuient sur le principe selon lequel les personnes et groupes – universitaires, populations concernées, intervenant-es et gestionnaires – possèdent et produisent des savoirs, et que ces savoirs doivent être pensés et interagir de manière complémentaire dans un souci de justice épistémique et sociale. L’expérimentation de processus participatifs de recherche par les membres du CREMIS et d’interventions élaborées grâce à la collaboration de personnes à la croisée de différents univers (pratique, université, communauté) doit, à notre sens, s’accompagner d’une analyse réflexive de ces pratiques sous l’angle des rapports sociaux inégalitaires qu’elles produisent ou réduisent.

Ce champ accorde ainsi une attention particulière aux espaces dans lesquels interagissent différents savoirs et groupes sociaux et aux modalités de leur participation. En particulier, les travaux visent à analyser et réduire les difficultés rencontrées par les membres des groupes marginalisés pour participer de manière efficace à la production des savoirs, et à rendre intelligible ce qu’il est dans leur intérêt de connaître et de faire connaître.

Parmi les autres intérêts de recherche de ce champ figurent : le développement de méthodologies et d’une éthique des recherches participatives dans une perspective de justice épistémique; l’analyse de la validité, rigueur et pertinence des méthodes participatives et en croisement des savoirs en lien avec la réduction des inégalités épistémiques et sociales. Les étapes des démarches de recherche, qu’elles soient de nature participative ou non, impliquent en effet un ensemble de choix qui peuvent favoriser et maintenir autant que réduire des inégalités entre les savoirs et les personnes qui les détiennent.

Les réflexions de personnes associées à ce champ sont, en particulier, nourries par les travaux développés au CREMIS notamment dans le cadre de l’équipe Pratiques de participation citoyenne dans la recherche et l’action sur les inégalités sociales (FRQ-SC, 2010-2015) et de l’équipe ÉPISTÉMÈ sur les recherches participatives et les inégalités épistémiques (Godrie et al., 2020).