« J’ai participé aux ateliers pilotes du CREMIS comme coordonnatrice clinique à l’accueil. L’équipe du CREMIS a vraiment su bien camper la posture de départ pour mettre tout le monde à l’aise : valoriser notre expérience terrain, inviter tout le monde à contribuer au meilleur de nos connaissances et rappeler que l’itinérance est un phénomène complexe. Intervenir dans ce contexte appelle au dialogue. »
– Coordonnatrice clinique, Accueil psychosocial, CIUSSS de Montréal


La démarche d’accompagnement s’appuie sur un certain nombre de courants théoriques (réflexivité, socio-constructivisme, pragmatisme) présentés de façon plus détaillée dans « Approfondissement des orientations théoriques » (lien à venir). Ces repères permettent de mieux expliciter la posture et les choix qui ont été effectués tout au long des ateliers et de l’accompagnement. Ils pourront également inspirer la mise en route de démarches d’accompagnement similaires. Voici quelques éléments clés à retenir de la posture d’accompagnement :
- Les travaux de recherche montrent qu’il est important de baser l’apprentissage sur les expériences professionnelles concrètes et d’offrir des espaces pour la réflexion individuelle et la mise à l’essai. Les participant·es de la démarche d’accompagnement pilote étaient ainsi invité·es à compléter leur journal de bord (lien à venir) avant la tenue de chaque atelier. C’est à la lumière des synthèses des journaux de bord que le déroulement de chaque atelier a été élaboré. Lors de la démarche d’accompagnement pilote initiée par le CREMIS le journal de bord s’est en effet avéré un outil indispensable.
- L’équipe du CREMIS a privilégié une formule d’animation favorisant la participation active des équipes. Afin de faciliter le plus possible les échanges, les pilotes ont en moyenne été réalisés auprès d’équipes de 12 à 15 personnes. Appuyer la planification de chaque atelier sur les synthèses des journaux de bord a favorisé la participation des praticien·nes.
- Pour stimuler une posture active et critique chez les praticien·nes, les contenus étaient présentés en invitant les praticien·nes à les consulter à partir de 5 grandes questions clés: 1) Est-ce que je me sens en phase avec les contenus ? 2) Est-ce que je me sens en décalage ? 3) Est-ce que je me sens plutôt en questionnement? 4) Suis-je en profond désaccord ? 5) Comme équipe, comment voyons-nous ça ?
- En plus d’encourager la participation des praticien·nes, les ateliers étaient structurés de façon à permettre du travail et des échanges de groupe. De plus, l’appropriation des contenus tentait le plus possible de se faire en tenant compte du contexte de pratique dans lequel ils seraient utilisés : rôle et mandat de l’équipe accompagnée, taille et composition de celle-ci, caractéristiques de la région et des services disponibles, population spécifique desservie, etc. Pour ce faire, les rencontres préparatoires réalisées avant chaque atelier avec les responsables de l’équipe accompagnée sont devenus des moments clés afin d’ancrer le contenu selon le contexte et les spécificités de celle-ci. Ce moment permettait plus précisément de structurer les activités en sous-groupes et d’identifier les questions pertinentes à poser afin de susciter les échanges au sein des équipes. Ces rencontres préparatoires s’appuyaient à la fois sur les synthèses tirées des journaux de bord mais également sur le savoir clinique et les connaissances contextuelles de l’équipe du milieu pilote.
- Le fait de proposer une démarche d’accompagnement qui s’inscrit dans un temps relativement long (6 à 9 mois) a permis de tisser des liens entre les personnes initiatrices de la démarche et praticien·nes, et a offert la possibilité de revenir, de répéter et de mettre en évidence les idées fortes soulignées d’un atelier à l’autre. Il s’agit là de conditions favorables à la motivation et à l’apprentissage. La récurrence des ateliers (4 par pilote) et sa durée ont été des éléments favorables à l’intégration des connaissances au sein des pratiques individuelles et organisationnelles.
Pour plus d’informations
- Consulter le document « Approfondissement des orientations théoriques ».