Une des choses qui frappe dans l’intervention en itinérance, c’est la complexité des situations auxquelles font face les personnes et la nécessité d’intervenir au cas par cas, en faisant preuve de flexibilité et de créativité. S’il n’y a pas de chemin déjà tracé pour réaliser de bons suivis, et considérant que l’intervention s’inscrit dans le moyen et long terme, il est par ailleurs important de savoir reconnaître lorsqu’on est sur la bonne voie dans l’intervention.
Par exemple, ça peut vouloir dire…
- On s’inscrit dans un processus où le « résultat » à atteindre importe moins que le fait de faire des pas AVEC la personne vers ce qu’elle considère comme un mieux-être.
- un rétablissement réussi ou achevé n’existe pas : une personne EST en processus de rétablissement. Il y aura des hauts et des bas, mais si la personne désire se mettre en action, qu’elle ose des choses ce sont déjà de grands pas.
- Parfois, le fait d’être en relation avec une personne, c’est déjà un résultat.
- Si la personne se sent mieux, qu’elle soit ou non en logement. Si elle n’est plus en survie, qu’elle commence à prendre soin d’elle-même.
- Permettre de retrouver l’accès aux joies simples de la vie constitue un objectif d’intervention important lorsque la personne n’était initialement plus en lien avec elle-même. Ce peut être un long processus. Il faut du temps, un lien, un sentiment de sécurité.
- De bonnes interventions s’évaluent à la fois à la lumière des objectifs du « client » et de celui du « réseau ». Elles s’établissent notamment en fonction des points de repère identifiés par la personne elle-même dans le cadre du plan d’intervention. Estime-t-elle être en partie sur le chemin qu’elle souhaitait emprunter?
- Comme intervenantE, une bonne intervention aura permis d’offrir aux personnes l’opportunité d’apprendre, d’expérimenter de nouvelles avenues, de faire de nouvelles expériences, d’accéder à de nouveaux services.
- Cela dit, en temps opportun, arrimer la personne avec le réseau des services sociaux et de santé et permettre sa stabilité résidentielle sont deux objectifs importants de l’intervention auprès des personnes en situation d’itinérance.
Pour en savoir plus, consultez les récits de pratiques, et notamment
Quand l’appartement rime avec symptômes de la maladie mentale
« Il faut que je respecte son rythme, tout en l’aidant à trouver des moyens.
Les longs délais ne fonctionnent pas. Les non-délais non plus. Il faut savoir doser. » Projet Chez soi à Montréal
Équipe de suivi à intensité variable (SIV), Diogène
Faire des pas là où c’est possible : traumatisme crânien, agressivité et perte d’autonomie
« Dans l’accompagnement, j’avance où c’est possible avec lui, sans savoir où il sera en mesure de faire des pas. Il n’est pas fait pour vivre en groupe, mais il n’a pas l’autonomie de vivre seul. »
Projet Chez soi à Montréal
Équipe de suivi à intensité variable (SIV), CSSS Jeanne-Mance
Intervenir face à une double vulnérabilité : itinérance et déficience intellectuelle
« Même si, dans ma vision d’intervenant, je voyais bien d’autres priorités en termes de besoin, je devais tenir compte de sa priorité à elle pour ensuite lui permettre d’avancer vers une autre étape. » Équipe itinérance, CSSS Jeanne-Mance, Montréal
Une réflexion sur l’action : impact de la participation à une recherche
« Parfois, l’intervention se limite seulement à essayer de voir comment nous pouvons améliorer un aspect circonscrit de la vie d’une personne pour qu’elle se sente mieux. » Équipe Itinérance, CSSS de Laval