Les équipes spécialisées en itinérance doivent mieux faire connaître et reconnaître leur travail aux autres secteurs à l’interne du CSSS, en sensibilisant et en conseillant leurs collègues sur la réalité des personnes à la rue et sur la pratique auprès de cette population. Pour favoriser cela, elles doivent développer des stratégies interdisciplinaires et intersectorielles, ainsi que des stratégies d’information.
Par exemple, ça peut vouloir dire…
- Une présence plus soutenue dans les instances de concertation de l’établissement permet aux équipes d’exposer la réalité d’intervention à laquelle elles sont confrontées.
- Les équipes en itinérance doivent favoriser la sensibilisation et l’acquisition de nouvelles connaissances chez les acteurs susceptibles d’être en interaction avec les personnes en situation d’itinérance (avocatEs, policierEs, agentE d’aide sociale, intervenantEs du CSSS, etc.).
- Diverses stratégies visant à informer les intervenantEs d’autres secteurs sont envisageables, telles que midi-conférence, formations spécifiques, discussion dans l’informel, etc.
- Les gestionnaires ont une influence non négligeable dans la reconnaissance des approches et pratiques des équipes pour l’offre de services aux populations vulnérables.
Étant donné que l’intervenantE accompagne les personnes dans les différents domaines de leur vie, que ces dernières font face à des situations complexes, l’intervenantE doit posséder de nombreuses connaissances sur la réalité de l’itinérance et de la santé mentale
Par exemple, ça peut vouloir dire…
- L’intervenantE doit cumuler un grand nombre de connaissances :
- les politiques sociales (cartes d’identité et accès à un revenu d’aide sociale);
- les services d’aide et d’hébergement destinés aux personnes en situation d’itinérance;
- les ressources communautaires
- les différentes lois et leviers légaux (P38, requête d’évaluation psychiatrique, garde en établissement, régimes de protection);
- l’approche motivationnelle et l’approche de la réduction des méfaits, une formation en évaluation de la dangerosité;
- les symptômes de la maladie mentale;
- les symptômes et les interactions entre les drogues et les médicaments;
- les lois de la régie du logement; etc.
- Il est utile que des gens sur le terrain transmettent leurs expertises et échangent avec d’autres équipes et intervenantEs en itinérance – tant d’un point de vue des méthodes de travail que de l’organisation du travail, car il y a énormément de choses à apprendre.
Pour en savoir plus, consultez les récits de pratiques, et notamment
Avoir des papiers pour exister
« Nous desservons des personnes qui défient toutes les catégories administratives. En tant qu’intervenant, ça demande de connaître le système sur le bout des doigts »
Projet Chez soi à Montréal
Équipe de suivi intensif dans le milieu (SIM), CSSS Jeanne-Mance
Les défis du mandat d’une équipe itinérance : prévenir les glissements
« En centralisant les services aux personnes itinérantes dans un seul CSSS, nous risquons d’engendrer une ghettoïsation. »
Équipe itinérance, CSSS Jeanne-Mance, Montréal
Affirmer sa place comme Équipe itinérance au sein de l’institution
« Notre mandat est de rendre accessibles aux populations vulnérables tous les services du CSSS dans un effort pour décloisonner les secteurs. »
Équipe Itinérance, CSSS de Gatineau
Redémarrage d’une Table de concertation
« Les acteurs-terrain ont constaté que nous étions sensibles à leur réalité et que nous sommes confrontés aux mêmes luttes pour la reconnaissance. » Équipe Itinérance, CSSS de Laval
À l’interface des acteurs en itinérance : repenser le « faire ensemble »
« Notre rôle consiste à rétablir les faits pour faire contrepoids à la désinformation souvent véhiculée au sujet des personnes itinérantes. » Équipe Itinérance, CSSS Jeanne-Mance, Montréal
Une réflexion sur l’action : impact de la participation à une recherche
« La recherche a eu un impact sur notre détermination à poursuivre avec notre approche d’intervention centrée sur le bien-être. »
Équipe Itinérance, CSSS de Laval