Miser sur l’intensité du suivi lors de la sortie de la rue

Un effort d’observation et de présence soutenu est déterminant au cours des premiers mois en logement. Ils permettent d’apprendre à connaître les dynamiques, les forces et les difficultés d’une personne, et de mettre en place des facteurs de protection pour l’accompagner vers une stabilisation résidentielle.

Par exemple, ça peut vouloir dire…

  • Assurer une présence régulière auprès de la personne pour l’aider à se familiariser à ce nouveau mode de vie, partager les bons moments et lui permettre de vivre rapidement des succès en logement.
  • Faire les démarches AVEC une personne lorsqu’elle les accomplit pour les premières fois est central, et ce, à divers niveaux : la mettre en confiance, apprendre à la connaître dans le contexte de l’appartement, identifier des champs d’intérêt et les sphères d’autonomie, évaluer les besoins d’accompagnement, aider à développer des habiletés.
  • « Faire avec » la personne devrait avoir pour objectif de l’aider à vivre des succès qui renforcent son sentiment d’avoir du pouvoir sur sa vie (cuisiner, aider au ménage, aller à la bibliothèque…).
  • Il faut favoriser les apprentissages, en faisant preuve d’écoute et de créativité pour accompagner sans offenser ni infantiliser. Chaque personne a des besoins différents en matière d’accompagnement.
  • Rapidement, l’intervenantE doit identifier les facteurs pouvant constituer un risque de retour à la rue ainsi que ceux pouvant favoriser l’intégration en logement, et mettre en place les services nécessaires à une stabilisation en logement (aide au ménage, repas cuisinés, soins à domicile, etc.), quitte à les retirer graduellement par la suite.

Pour en savoir plus, consultez les récits de pratiques, et notamment

Faire alliance avec un individu aux prises avec un délire de persécution
« L’évaluation des risques est plus confortable quand on fait le suivi auprès d’une personne qui a une adresse et avec qui il y a des contacts réguliers. » Projet Chez soi à Montréal
 Équipe de suivi à intensité variable (SIV), CSSS Jeanne-Mance

Quand l’appartement rime avec symptômes de la maladie mentale 
« Il faut que je respecte son rythme, tout en l’aidant à trouver des moyens.
Les longs délais ne fonctionnent pas. Les non-délais non plus. Il faut savoir doser. »

Projet Chez soi à Montréal
 Équipe de suivi à intensité variable (SIV), Diogène

Accompagner la sortie de la rue d’un homme psychotique dont on ne connaît ni l’identité, ni l’histoire
« Il est passé de la vie sous un arbre à la vie en logement. C’est presque un miracle! Parfois, nous oublions de respecter le rythme de la personne, tout à notre élan d’intervenant, mais avec Michel, force est de constater que nous avons fait énormément seulement en l’écoutant. »
Projet Chez soi à Montréal
Équipe de suivi intensif dans le milieu (SIM), CSSS Jeanne-Mance

Intervenir face à une double vulnérabilité :itinérance et déficience intellectuelle
« J’ai servi d’intermédiaire entre Alice et son oncle, afin d’engager ce dernier à la souvenir dans sa vie en appartement. »
Équipe itinérance, CSSS Jeanne-Mance, Montréal

Stabilisation d’un jeune par le logement supervisé
« Contrairement aux propriétaires de logements privés qui tolèrent mal les écarts de conduite et les retards dans le paiement du loyer, l’équipe se montre plus conciliante envers ses locataires. »
Équipe itinérance, CSSS-IUGS de Sherbrooke