L’intervenant.e doit apprendre à percevoir les personnes à travers leurs potentiels et leur droit à l’autodétermination. Il y a ainsi un important travail à faire sur le regard porté sur les personnes. Par exemple, ça peut vouloir dire… La façon de nommer les réalités importe beaucoup. On parle de forces, de qualités, d’aptitudes plutôt que de symptômes, d’incapacités, de lacunes. On parle d’épisode de consommation plutôt que de rechute. L’intervenant.e agit tel un miroir dans lequel les personnes peuvent voir qu’elles avancent, qu’elles ont des acquis. Il faut arriver à voir la personne au-delà de la maladie mentale, de la dépendance et des limitations, car ce ne sont qu’un aspect de sa vie. C’est à cette condition qu’il est possible d’aider la personne à se voir autrement, de semer le doute sur sa définition d’elle-même en tant que personne « malade », « toxicomane », « trop méfiante pour créer un lien ». Chaque individu a ses valeurs, sa normalité, ses expériences. Certaines valeurs sont plus adaptées à la survie. Savoir se demander : qu’est-ce que la normalité POUR la personne? Quel est le problème SELON la personne? Rester collé sur les objectifs de la personne tels qu’établis dans le plan d’intervention… et savoir rester à l’écoute lorsque ses rêves et ses objectifs changent. Il faut veiller à ne pas faire vivre un échec aux personnes en leur imposant le regard et les valeurs de l’intervenantE. Cela demande une vigilance constante. On ne doit pas perdre de vue que c’est de la vie de la personne dont il s’agit, et non celle de l’intervenantE.
Pour en savoir plus, consultez les récits de pratiques, et notamment:
Garder le cap de l’approche du rétablissement axé sur les forces des personnes
« Travailler en rétablissement, c’est d’abord de se gérer soi-même comme intervenant avant d’avoir la prétention de gérer la vie de l’autre. »
Projet Chez soi à Montréal
Équipe de suivi à intensité variable (SIV), Diogène