Si l’échange d’informations avec d’autres professionnelLEs et l’accès aux dossiers sont parfois nécessaires pour mieux comprendre une personne et intervenir efficacement, l’intervenantE a par ailleurs la responsabilité de « garder un esprit frais » dans l’évaluation de la situation de la personne et de s’assurer que cette dernière demeure un acteur central du suivi.
Par exemple, ça peut vouloir dire…
- Les concertations entre professionnels qui oeuvrent auprès d’une même personne peuvent permettre d’aller plus loin dans l’intervention, tenter de nouvelles avenues et éviter le clivage.
- Cela dit, tout n’est pas à connaître à propos de la personne desservie. Le choix des sources d’informations, ainsi que leur nature dépend de plusieurs facteurs : le mandat d’unE professionnelLE, l’état de santé d’une personne, les situations d’urgence, ainsi que les concertations utiles à établir (policiers, curateur, personnel hospitalier, ressources communautaires, centres d’hébergement, prisons).
- Sont considérées comme essentielles les informations relatives à la condition médicale de la personne qui peuvent avoir un impact déterminant sur les interventions et les soins à apporter (maladies nécessitant des traitements spéciaux, médicaments prescrits).
- Il est à privilégier d’inviter la personne aux rencontres qui se tiennent entre les professionnels à son sujet (tant pour les rencontres entre intervenantEs œuvrant dans différentes ressources, que pour les rencontres réunissant plusieurs professionnelLEs d’une même équipe de suivi intensif), afin de s’assurer qu’elle demeure au cœur du travail d’intervention et des solutions identifiées.
- Les contacts interpersonnels sont souvent déterminants dans les collaborations avec d’autres services et ressources. Il est notamment utile que les contacts établis avec le temps soient communiqués aux intervenantEs qui prennent la relève : il s’agit de faire une référence « de quelqu’un à quelqu’un », plutôt que « de quelqu’un vers quelque part ».
Les intervenantEs doivent garder en tête qu’ils/elles s’adressent à des personnes qui ont souvent été bafouées dans leurs droits. Il faut leur donner l’occasion de s’exprimer, de s’opposer si elles ne sont pas d’accord.
Par exemple, ça peut vouloir dire…
- Il importe que les consentements de communiquer soient précis, restrictifs, libres et éclairés.
- Des autorisations de communiquer sont demandées aux personnes en leur expliquant qu’elles peuvent être annulées en tout temps et qu’il est possible d’exclure les sujets sur lesquels elle ne veut pas que d’autres professionnels soient informés. Il faut s’assurer que la personne comprend ce qu’elle signe.
- Les intervenantEs doivent tenir les personnes au courant des informations qui s’échangent au fur et à mesure du suivi.
- La création du lien de confiance est le moyen à privilégier en vue d’obtenir le consentement pour l’accès au dossier de la personne en situation d’itinérance. Cette création de lien de confiance nécessite cependant du temps et de la persévérance.
Pour en savoir plus, consultez les récits de pratiques, et notamment
La venue d’un nouveau-né: offrir des moyens et suivre le défilé
« Il faut parfois accepter de n’être qu’un court relais dans le long parcours d’une personne vers son rétablissement. »
Projet Chez soi à Montréal
Équipe de suivi intensif dans le milieu (SIM), CSSS Jeanne-Mance
Raccrocher à la vie des personnes qui souffrent de toxicomanie
« Nous avons été plus insistants, nous avons persévéré pour établir cet espace de discussion autour de la consommation. Ce n’est pas une question de le faire ou non, mais de savoir comment bien le faire. »
Projet Chez soi à Montréal
Équipe de suivi à intensité variable (SIV), Diogène
Le défi de reconstituer l’histoire des personnes pour intervenir dans une situation de refus de soins
« Suite à un accident, après quarante ans de vie stable, une rupture dans les services a fait en sorte qu’il s’est retrouvé dans l’itinérance. »
Équipe itinérance, CSSS Jeanne-Mance, Montréal
Advocacy à travers le soin
« La particularité de l’Équipe itinérance est de ne pas abandonner devant les situations apparemment sans issue. L’idée des empreintes digitales était peut-être audacieuse, mais elle nous a permis de dénouer l’impasse. » Équipe Itinérance, CSSS Jeanne-Mance, Montréal
Soigner et protéger : entre responsabilités professionnelles et volonté individuelle
« J’ai expliqué au personnel de l’urgence qu’il est à haut risque de fugue et demandé s’il est possible qu’il reçoive rapidement les services.»
Équipe itinérance, CSSS Jeanne-Mance, Montréal